Valimage

Veille – Catherine Radosa/ Ardelim 2016

Exposition de CATHERINE RADOSA
Vernissage le vendredi 22 avril 2016 à 18H00 (à partir de 16h pour les professionnels)
Exposition du 23 avril au 5 juin 2016
Église Saint-Étienne , Place du Martroi, 45190 Beaugency

C.-Radosa

Produite à l’issue de la résidence, l’exposition est inscrite dans l’architecture de caractère de l’église Saint-Étienne. Elle présente par projection d’images et de sons un ensemble de pièces qui croisent les notions et déplient les perceptions de lumière, d’énergie, d’image ; de tout ce qui relève de la production de l’espace — l’espace habité, partagé, public, protégé, surveillé, balisé, vécu, en devenir, en suspens.
L’installation, conçue spécifiquement par Catherine Radosa pour le site de l’exposition, s’appréhende comme un parcours sonore et visuel, plaçant le spectateur dans des situations de regard et d’écoute multiples, parmi les images projetées, au plafond ou aux murs, ici en plein écran, là en multi-écran, mais aussi l’image imprimée sous forme de carte postale, mises à sa disposition pour de nouvelles circulations.

L’artiste, à propos de son travail pendant la résidence

« À Beaugency, j’ai mis en place un protocole de tournage qui joue avec l’image, entre apparition et disparition, en cherchant les possibilités de représentation de diverses sortes d’énergies et de forces, naturelles ou artificielles, à travers la présence ou l’absence de la lumière, qui est une condition nécessaire de l’image. C’est ce que m’a renvoyé le quotidien de la ville tel que je l’ai vécu, attentive jour après jour, en photographiant, en filmant, en faisant des rencontres et des enregistrements sonores : l’exposition est une manière de donner forme à ces perceptions.»

L’exposition

Produite à l’issue de la résidence, l’exposition est inscrite dans l’architecture de caractère de l’église Saint-Étienne. Elle présente par projection d’images et de sons un ensemble de pièces qui croisent les notions et déplient les perceptions de lumière, d’énergie, d’image ; de tout ce qui relève de la production de l’espace — l’espace habité, partagé, public, protégé, surveillé, balisé, vécu, en devenir, en suspens.
L’installation, conçue spécifiquement par Catherine Radosa pour le site de l’exposition, s’appréhende comme un parcours sonore et visuel, plaçant le spectateur dans des situations de regard et d’écoute multiples, parmi les images projetées, au plafond ou aux murs, ici en plein écran, là en multi-écran, mais aussi l’image imprimée sous forme de carte postale, mises à sa disposition pour de nouvelles circulations.

Mathilde Roman, critique d’art

Note sur le projet d’exposition
L’œuvre de Catherine Radosa s’inscrit dans l’espace public en tant que possible espace du commun. C’est là qu’elle réalise des actions performatives, projette des images à même l’architecture, propose des situations participatives. Avec retenue, elle insère l’intime dans le collectif, entrouvre les mémoires et recherche les aspérités d’une urbanité lissée.
Désireuse de rencontrer des territoires, des histoires collectives et individuelles, elle a découvert Beaugency pendant une résidence artistique, et s’est trouvée vite marquée par le peu d’activité visible dans l’espace urbain. La tranquillité des lieux l’a pourtant encouragée à ne pas interrompre le rythme d’un fonctionnement urbain très emblématique d’une époque. Les seuls corps inscrits dans ses images l’ont été à travers la chaleur qu’ils ont produite, enregistrée par des caméras thermiques lors d’un marathon, créant des formes incandescentes assez insaisissables. Ailleurs, la présence humaine est toujours hors champ, contenue dans le paysage construit.
Catherine Radosa a filmé des vues urbaines à la nuit tombée, en plan fixe, laissant au regard le temps de lire les indices qui les parsèment. Certains sont discrets, comme les signalétiques, tandis que les tours de refroidissement de la centrale nucléaire s’imposent dans toute leur force esthétique et leur charge symbolique. Le charme nocturne de ces paysages éclairés bascule abruptement à minuit, lorsque tout s’éteint. Le montage permet de regarder ensemble plusieurs paysages filmés selon le même protocole, offrant l’expérience étrange d’un effacement des repères du visible. Dans l’obscurité totale seulement traversée par quelques rares phares de voiture, le vent et le souffle de l’artiste occupent à eux seuls l’image. L’image est chargée de présence sans qu’une technicité particulière ne soit nécessaire pour la révéler. Les traînées thermiques des corps ouvraient le régime du dissemblable, effaçant les identités et laissant surgir des états de présence. De même, la récente décision politique d’éteindre l’éclairage public rend possible un tout autre rapport à un espace urbain conçu pour être traversé, surveillé, maîtrisé, et qui devient bien souvent impossible à habiter. Dans Veille, le spectateur n’est pas invité à reconnaître ses lieux habituels mais à dériver dans des images le projetant dans son corps sentant.

Mathilde Roman