Morgane DELFOSSE

Résidence Terre & Territoires 2023 – Thoré la Rochette (Zone i) et Tavers (Valimage)

Morgane Delfosse (1991, France) crée du lien avec ses sujets par l’expérience de la rencontre, dans une approche documentaire sensible et engagée.
Diplômée de l’École supérieure des arts le Septantecinq à Bruxelles, Morgane vit et travaille dans la capitale belge durant près de 10 ans comme portraitiste et photographe de commande. Elle s’installe à Paris en septembre 2018 afin de poursuivre sa carrière et de revenir à une pratique personnelle de son médium. Ses recherches l’amènent aujourd’hui à traiter de l’intime et de la résilience tout en soulevant des questions sociales et politiques, notamment à travers la série Réparer qui aborde la problématique des fistules uro-digestives en République démocratique du Congo. L’humain est au centre de sa photographie.

Morgane est sélectionnée parmi les 30 Under 30 Women Photographers par Artpil en 2020, reçoit une carte blanche pour Usimages en février 2021, puis est repérée comme photographe émergente lors de la première édition de Photo Slam aux Rencontres d’Arles en juillet 2021. Intervenante pédagogique auprès de différents publics, elle poursuit son travail de territoire
et de transmission en 2022, en résidence dans les Hauts-de-France. La même année, elle reçoit la bourse des Amis du Musée Albert-Kahn et le soutien du fonds Porosus. Son premier livre paraitra aux éditions Filigranes et Zone i en 2023, dans la collection Terre & Territoires.

Le site internet de Morgane Delfosse

Portrait de Morgane Delfosse

Enfance entre deux eaux

Héritière d’une histoire rurale, sociale et culturelle particulière, celle-ci est aussi traversée par des interrogations communes aux adultes en devenir de biens d’autres horizons. Le projet montre, dans une photographie à la fois documentaire et picturale, les errances et fulgurances qui animent les adolescent·es d’ici. Entre deux âges et deux mondes, je m’invite dans le quotidien désœuvré, superbe et vivant de cette génération face à l’inévitable tournant.

Dans la construction de ce corpus-témoin, les prises de vue s’articulent autour d’explorations immersives du paysage avec ces jeunes, propices aux échanges et à l’émergence d’une photographie de l’intime. Pour les rencontrer, je souhaite me rapprocher des structures qui émaillent le territoire où évolue ce public : collèges, lycées, associations, missions locales… et en concertation avec les familles, poser un regard sur leur quotidien.

Plusieurs outils m’accompagnent dans la création de ce projet documentaire : tout d’abord, un appareil moyen-format argentique, qui délivre une grande qualité d’image et m’impose une photographie lente. Avec lui, je travaille en couleur, dans une approche à la fois douce et réaliste. Je m’équipe également de cahiers et d’un enregistreur de terrain. Ils me servent à recueillir les mots des adolescents afin d’augmenter les portraits et gestes photographiés.

C’est un travail participatif, un regard posé sur la jeunesse du territoire, une œuvre de mémoire, introspective et ouverte sur l’après.

Enfance entre deux eaux est une exploration du paysage entre Tavers et Thoré-la-Rochette dans les pas de sa jeunesse.